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Vincent Peillon
Vincent PeillonMinistre de l’Éducation Nationale

Refonder l’école…

En portant François Hollande à la Présidence de la République, en lui donnant une majorité au Parlement, les Français nous ont donné mandat de refonder l’école. La refonder pour lui permettre de renouer avec la promesse républicaine : celle d’instruire, d’éduquer, d’insérer tous les enfants qui lui sont confiés. La promotion de tous et l’épanouissement de chacun, tel est l’espoir que porte, que doit porter l’école de la République. Une telle ambition, après des années de dégradation des moyens et d’insuffisante considération, nécessitait l’association de tous les acteurs de l’éducation : enseignants, parents, élèves, associations, collectivités…

Face à un constat douloureux – le creusement des inégalités sociales et scolaires, l’affaiblissement des résultats des élèves Français, les difficultés de notre système à enrayer l’échec – il fallait l’engagement, la mobilisation de toute la nation, de tous ceux qui font vivre l’école au quotidien et au-delà, de tous ceux qui l’aiment. Nous avions à partager un diagnostic, à se convaincre, ensemble, de la nécessité de réformes profondes, à nous rassembler pour imaginer et bâtir l’école de demain. Tout au long de ce processus, députés et sénateurs ont été là, en commission, en séance, à travers leurs questions, leurs débats, pour aiguiller et interroger. Ce temps de concertation s’achève.

Vient le temps de la délibération, le temps du législateur. C’est à lui désormais qu’il revient, après la création des emplois d’avenir professeurs – qui permettront aux jeunes des catégories modestes d’embrasser cette si belle carrière -, d’adopter une grande loi de refondation. Une loi qui portera l’intérêt des élèves – qui est l’intérêt de la France – au-dessus des considérations particulières. Une loi qui remettra l’école à l’endroit, en donnant à l’école primaire la priorité qui lui est due. Une loi qui rendra au métier d’enseignant sa dignité et reconstruira une formation de qualité. Une loi, enfin, qui redonnera à l’école les moyens de ses ambitions et préparera l’avenir de la nation.

L’amélioration des résultats scolaires, l’égalité plus grande dans la réussite des élèves, la réduction des sorties sans qualification, l’insertion professionnelle de tous, l’entrée de l’école dans l’ère du numérique sont à notre portée. Il faudra du temps et de l’audace, mais nous y parviendrons. C’est notre devoir, pour nos enfants et pour la France. L’histoire de l’école est l’histoire de la République. Les lois de 1881, 1882 et 1886 – la création de l’école publique gratuite, laïque, obligatoire – en portent l’acte de naissance davantage encore que les lois constitutionnelles de 1875. Cette Histoire entre les Français et leur école, nous devons aujourd’hui en retisser le fil. C’est une tâche exaltante et une responsabilité immense : les contours de l’école que nous dessinons aujourd’hui seront ceux de la France de demain. De notre action, de nos décisions, dépendent la capacité des futurs citoyens à prendre en main leur destin individuel et collectif, leur participation au redressement productif de notre pays, les valeurs et la culture qu’ils partageront ensemble.

Vincent Peillon
Ministre de l’Éducation nationale

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