La Russie, l’Ukraine, la Georgie, sont des terrains d’action et de réflexion qui finalement ne semblent pas prioritaires.
Le Bureau de la représentante spéciale du secrétaire général de l’OTAN pour les femmes, la paix et la sécurité (ce qui pourrait passer pour une suite de fonctions sexistes car reléguant la femme à ses activités les plus historiques) a mis sur le devant de la scène un nouveau plan de guerre pour un dossier largement prioritaire.
L’écriture inclusive.
Dans un ouvrage de 44 pages, dans un sabir très sérieux, considérant la supériorité des termes masculins dans la langue française, il est entrepris de la neutraliser, ce qui reste toutefois moins dangereux que de se heurter à la Russie.
Entreprise fort intéressante au demeurant mais un peu légère dans sa stratégie, ce qui est inquiétant pour l’Otan, car on peut démontrer avec le même sérieux qu’il n’y a pas de lien entre le sens du mot et son genre, masculin ou féminin.
À titre d’exemple, pourquoi le mot estafette qui a pris toute son ampleur durant les guerres napoléoniennes et qui était uniquement composé d’hommes, est-il un mot…féminin ? Comme d’ailleurs une sentinelle, une gâchette ou une bombe et en général les noms d’artillerie ?
Pourquoi les plus terribles armes médiévales, la hache,mais aussi la lance ou la flèche, brandies par les guerriers vikings comme par les armées régulières, sont-elles des mots féminin ? Le mot armée à des époques où elles étaient exclusivement masculines n’existe pas au masculin. Pourquoi ? Ne devrions nous pas plutôt écrire
un(e) armé(e) ?
Pourquoi sage-femme ne change-t-il pas au masculin ? On l’utilise, comme mot épicène pour les deux genres.
Pourquoi le sexe masculin est-il désigné le plus souvent par un mot…féminin ? Etonnant !
Pourquoi les mots définissant l’intelligence, une sommité, une vedette, ne sont… qu’exclusivement féminins. Et que la plus haute définition donnée au genre humain, l’âme, n’a-t-elle pas de pendant masculin ? N’est ce pas, finalement, le comble du sexisme !
On notera aussi que le sac à main et le maquillage sont masculins et que la virilité ou la moustache sont féminins, ce qui tendrait à démontrer que la langue française était, depuis toujours, non binaire et qu’elle a fait son transhumanisme bien avant celles et ceux qui en sont les chantres aujourd’hui…
Mais après tout, la langue française n’aime-t-elle pas depuis toujours jouer avec qui voudrait la contraindre ! Les holorimes n’en sont-ils pas un exemple des plus parfaits ?
Souvenons de ces vers, attribués à Victor Hugo : Gal, amant de la reine, alla, tour magnanime, galamment de l’arène à la tour Magne à Nîmes ou ceux de Louise de Vilmorin à Alphonse Allais : « Étonnamment monotone et lasse / Est ton âme en mon automne, hélas ! et souhaitons bon courage aux universitaires qui devront les écrire inclusivement ainsi qu’aux militaires qui devront faire feu sans se tromper !
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