Si la députée fait le constat de l’impopularité de la réforme des retraites, elle la considère néanmoins absolument indispensable pour l’avenir du régime par répartition et pour les finances publiques qui sont trop dégradées : « c’est ma responsabilité en tant que parlementaire d’avoir le courage de la vérité et d’assumer le mandat qui m’a été confié ».
Face à une réforme comme celle-ci, comme le disait Raymond Aron : « le choix en politique n’est pas entre le bien et le mal, mais entre le préférable et le détestable ». Avec 3 000 milliards d’euros de dette, la majorité présidentielle doit agir mais elle ne peut ni renier sur l’éducation, ni sur la santé, ni sur la transition écologique, ni sur la sécurité, ni sur la défense. Il est donc ainsi nécessaire que tous les Français travaillent davantage.
Anne GENETET regrette que le débat ait été biaisé, que les enjeux globaux n’aient finalement jamais été abordés. Selon elle, la réforme des retraites est un enjeu de souveraineté.
Elle permet de stimuler la croissance, de diminuer notre dépendance aux marchés financiers (pour mémoire, la moitié de la dette de la France est détenue par des créanciers étrangers, il y a donc bien là un enjeu de souveraineté), tout en préservant le système par répartition.
Comme elle a pu le rappeler en hémicycle : « la France ne vit pas sous cloche », mais dans un monde où la compétition n’a jamais été aussi féroce. Faire aboutir cette réforme, c’est se donner des marges de manœuvre. Qui sait que les fonctionnaires français sont payés à partir du mois d’octobre par des créanciers étrangers ? Illustration de la complexité de gouverner aujourd’hui !
Malgré cet état de fait, le Gouvernement n’est pas parvenu à dégager une majorité claire sur ce texte.
La députée des Français de l’étranger déplore qu’une partie des Républicains, qui, il y a encore quelques mois, défendaient une réforme des retraites à 65 ans sans aucune mesure d’accompagnement, ait pris la décision de s’opposer à cette réforme par cynisme, démagogie et couardise. L’immaturité d’un petit groupe d’arrivistes LR pèse lourd suggère-t-elle… La probité et le sens de l’intérêt supérieur de la Nation auraient dû prévaloir sur les intérêts politiciens de court terme.
C’est d’ailleurs ce que sont parvenus à faire leurs collègues sénateurs et il faut les saluer pour cela.
La Députée considère qu’il faut tirer des enseignements de la manière dont a été menée cette réforme car sa préparation et sa présentation étaient perfectibles.
D’abord, comme d’autres parmi ses collègues, elle aurait souhaité qu’en amont de ce projet soit traitée la question du travail et de son sens, des métiers, des carrières, de la mobilité professionnelle, ceci afin que cette réforme s’inscrive dans un projet bien plus vaste qui réponde à la réalité de notre société de demain. Elle avait d’ailleurs porté cette réflexion dès septembre lors d’une réunion de son groupe politique.
Par ailleurs, elle s’inquiète que la démocratie sociale soit aussi abîmée. En France, seulement 9% de personnes syndiquées contre plus de 60% dans les pays scandinaves. Tout doit être mis en œuvre pour la revitaliser. Cela passe inévitablement par de nouvelles procédures, de nouvelles méthodes de gouvernance pour mieux associer toutes les parties prenantes : les citoyens, les syndicats, les associations, les entreprises, les experts, les parlementaires et les élus locaux. La cohésion nationale ne peut plus continuer à se délabrer dans une confrontation permanente entre les décideurs et les mouvements sociaux non représentatifs de la majorité des salariés dans un dialogue de sourd et des débordements insupportables, poursuit-elle.
Notre démocratie est, selon elle, à bout de souffle.
Pour Anne GENETET, la question des institutions est secondaire. Ce qu’il faut, c’est un changement de culture politique. La culture du rapport de force doit être remplacée par celle du compromis, à l’instar des principaux voisins européens de la France. Contrairement à ce qu’elle dit entendre beaucoup dans les rangs de l’opposition, le rôle de parlementaire est justement de faire des concessions, de générer du consensus, de trouver des accords et de placer l’intérêt supérieur de la Nation au-dessus de tout.
Le basculement du monde oblige. Il presse à un sursaut et à un ré-engagement démocratique.
Ce souffle nouveau est absolument nécessaire, non pas pour la réussite du quinquennat, mais pour la réussite de la France, conclue-t-elle…
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