Un long chemin
Par Amiral James Stavridis, Commandant des forces armées de l’OTAN.

L’Alliance a préservé cette sécurité en associant, non seulement la défense collective de la région Euro-Atlantique, mais aussi grâce à la poursuite d’une sécurité globale, à travers la gestion de risques maitrisés face à une instabilité à la périphérie géographique de l’Organisation et bien au delà. Par là même l’OTAN a essayé de maintenir sa position de leadership en matière de sécurité, pour accomplir ses missions en Afghanistan, en Irak et aux Balkans, comme pour préserver sa liberté d’action et contenir les menaces les plus variées : des missiles balistiques aux actes de piraterie, ou à l’émergence de cyber-criminalités, en passant par la prolifération d’armes de destructions massive, l’association de technologies dangereuses, sans oublier l’émergence d’un terrorisme transnational, le trafic illégal et l’utilisation de drogues, les challenges à relever pour préserver notre sécurité sont innombrables ! Ce que l’on attend de l’OTAN, ce n’est pas d’être un acteur global, mais plutôt un acteur responsable dans un monde globalisé. Il doit combattre les instabilités régionales, décourager l’activité agressive des États potentiellement hostiles et par des acteurs non-étatiques, aider à tempérer la compétition globale pour les ressources naturelles. Mais il doit aussi atténuer les effets des catastrophes naturelles et des pandémies, et il doit, de plus, agir dans une période de diminution des budgets…
Avancer ensemble
Avec 28 nations représentant 130 000 soldats, des forces marines, de l’air et de terre, opérant sur les trois continents, l’OTAN prend des décisions faisant consensus hardi, mais se révélant payantes. Notre sécurité collective devra demander un effort commun qui traduira la diversité et la capacité des populations de l’Alliance, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. Pour nous, cela signifie des opérations complémentaires avec l’Union Européenne et travailler plus intensément avec nos partenaires pour la paix, aussi bien pour le dialogue des pays de la Méditerranée, mais aussi avec d’autres Nations prêtes au dialogue, comme l’Australie, le Japon, la République de Corée et la Nouvelle Zélande.
Nos efforts combinés et complémentaires contre la piraterie dans la Corne de l’Afrique servent d’exemple et sont un véritable laboratoire pour une collaboration du XXIème siècle. C’est sans conteste le fait que l’OTAN ne doit pas toujours être le leader, mais peut, aussi bien, avoir un rôle de soutien avec les autres. En travaillant ensemble et en jouant sur tous les leviers des pouvoirs nationaux et internationaux, avec un but commun, nous parviendrons à atteindre nos objectifs. La route vers la sécurité et la prospérité est encore longue, remplie d’obstacles, mais ensemble, nous vaincrons !…
Amiral James Stavridis
Commandant des forces armées de l’OTAN