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L’Europe ne peut pas être retenue en otage !

par Clément Beaune, Secrétaire d’État auprès de la Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé des Affaires européennes.

Clément Beaune, Secrétaire d’État auprès de la Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé des Affaires européennes.
Après plusieurs semaines de négociations avec les différentes institutions européennes, le plan de relance et le budget de l’Union européenne pour les prochaines années ont finalement été adoptés. Je tiens à préciser que, par rapport à l’accord initial de juillet, ce plan a été amélioré au cours des négociations. Un certain nombre de priorités politiques, essentielles pour la France et le Parlement européen, comme le programme Erasmus, les programmes de financement de la recherche — y compris pour les vaccins — ou le financement de notre coopération en matière sanitaire, ont vu leurs crédits augmenter, pour un total de 16 milliards d’euros.

Suite à cet accord entre les institutions, deux pays qui avaient suivi les négociations jour après jour ont exprimé leur volonté de bloquer ce paquet budgétaire pour des raisons politiques liées à l’État de droit. Cela soulève, une fois de plus, la question de l’unanimité et de nos modes de fonctionnement.

À court terme, nous avions néanmoins souhaité procéder au vote sur ce paquet budgétaire au Conseil. Il était en effet essentiel que chacun assume ses responsabilités, notamment la Pologne et la Hongrie.

Je le dis très clairement, la France était déterminée à ne renoncer ni à la relance, ni à ses valeurs, et certainement pas au mécanisme de protection de l’État de droit. Avec la présidence allemande de l’Union européenne, qui s’exerce jusqu’à la fin de l’année, nous avons recherché des solutions pratiques qui pourraient passer par certaines clarifications techniques de ce mécanisme. Cependant, aucune remise en cause n’était possible : ce sont nos valeurs et l’avenir de notre projet européen qui sont en jeu.

Nous avions prévenu les pays causant ce blocage que, en dernier ressort, nous examinerions comment avancer sans eux : l’Europe ne peut pas être retenue en otage par un nombre de gouvernements refusant de respecter le socle essentiel de notre projet politique.

Il est également important de préciser que cela ne remettait pas en cause le plan de relance de 100 milliards d’euros. Bien que plus de 40 milliards d’euros soient fournis par l’Union européenne, cela n’entrave pas la mise en œuvre, déjà entamée et qui se poursuit dans le cadre du projet de loi de finances pour 2021, de l’intégralité du plan. Le financement européen viendra par la suite accélérer et rembourser ce plan.

Nous nous sommes battus pour avancer rapidement, sans compromettre l’ambition de la relance et encore moins notre ambition européenne.

Clément Beaune,
Secrétaire d’État auprès de la Ministre de l’Europe
et des Affaires étrangères,
chargé des Affaires européennes