Céline Calvez
Députée des Hauts-de-Seine
Membre de la Commission des Affaires culturelles et de l’Éducation

Députée de Levallois-Clichy, Céline Calvez entame son deuxième mandat. L’occasion de faire le point sur la mandature précédente et de découvrir ses nouvelles ambitions pour les cinq années à venir…

J’ai toujours eu un intérêt pour la chose publique, je le dois sans doute à mon oncle qui était Maire d’une petite commune et mes parents, sans être engagés en tant que tels, avaient une fibre socialiste.

Après mes études, j’ai effectué un stage au Ministère de l’Agriculture, puis dans le Cabinet de Jean-Louis Borloo alors Ministre de la Ville. Cela m’a passionnée, mais je suis retournée en entreprise où j’ai travaillé dans des agences de communication, puis j’ai créé ma propre structure. Un an avant la Présidentielle, face à la montée de l’extrême droite j’ai eu envie de m’engager, au-delà de mon vote. Cela a coïncidé avec le lancement par Emmanuel Macron du mouvement En Marche !  Je ne le connaissais que par ce qu’il dégageait en tant que Ministre de l’Économie. Son style entrepreneurial sans tabou correspondait à mes attentes politiques. Je me suis rendue le 12 juillet à la Mutualité. Alors que je pensais ne connaître personne, j’ai retrouvé quelques connaissances. J’ai ensuite répondu à l’appel au volontariat pour structurer le mouvement. Je faisais partie de la centaine de référents retenus. Le 16 novembre 2016, Emmanuel Macron déclare sa candidature. Et je le rencontre pour la première fois. L’appel à candidature pour les Législatives est lancé en janvier 2017. Après réflexion, je me suis lancée dans l’aventure et je me suis investie dans la Circonscription où je résidais quand je suis arrivée à Paris pour faire mes études. Je me suis présentée dans la circonscription de Patrick Balkany, implanté comme chacun sait, depuis de nombreuses années, mais avec des affaires qui le poursuivaient. Après une belle campagne active avec, à mes côtés, mon suppléant, Nicolas Chauveau, j’ai remporté l’élection en 2017.

Quel bilan tirez-vous de votre premier mandat ?

Un bilan hautement positif, avec une prise de responsabilités progressive au sein du Groupe majoritaire. Fin 2019, je suis devenue coordinatrice de mes 35 collègues au sein de la Commission des Affaires culturelles. Le Gouvernement m’a confié deux missions : la première, sur la voie professionnelle scolaire aux côtés de Régis Marcon, qui demeure une formidable rencontre. La seconde sur la place des femmes dans les médias. Ces missions m’ont véritablement permises de mieux cerner le fonctionnement de l’exécutif avec des moyens donnés par le Gouvernement. J’ai acquis une solide expertise sur l’éducation, la culture, le sport et je suis désormais reconnue en tant que telle. 

Qu’est-ce qui vous a le plus marquée ?

Avant mon mandat, je n’avais pas mesuré l’importance de l’ouverture sur l’international au sein des différentes Commissions. À titre d’exemple, je me suis rendue aux États-Unis pour représenter la France lors des discussions sur la jeunesse dans le cadre du FMI et de la Banque mondiale. Le développement et l’aura de nos travaux à l’international sont nécessaires.

Par ailleurs, je suis devenue Présidente du Groupe d’amitié France-Inde, pays que je connaissais bien. J’en suis devenue la Présidente et je m’y suis rendue par trois fois, dont la première avec le Président Emmanuel Macron. J’ai fait venir à l’Assemblée, les artistes indiens et j’ai créé plusieurs événements en particulier. L’Inde reste, immanquablement, un partenaire incontournable.

Pour cette nouvelle mandature qui commence, quels sont vos projets sur le plan national ?

Je poursuis mon engagement sur les sujets dont nous venons de parler, je siège toujours à la Commission des Affaires culturelles et de l’Education. J’ai été renouvelée à la Délégation des droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes. Lors de mon précédent mandat, j’avais travaillé sur la place des femmes dans les sciences, en accompagnant des dispositifs comme la fin des stéréotypes dans les jouets. Sur ce sujet, Agnès Pannier-Runacher a mis en place une charte à laquelle j’ai participé pendant les deux premières années.

Je vais continuer dans cette voie, car j’ai parfois le sentiment que nous nous éloignons de l’exigence dans l’égalité.

Et au niveau de votre circonscription ?

J’ai lancé l’idée d’un Conseil de circonscription, une assemblée de consultation des acteurs qu’ils soient de Clichy ou de Levallois. L’idée était déjà en germe depuis 2017… Je l’avais proposé aux élus qui l’avaient balayée d’un revers de la main, sans doute à la suite du raz-de-marée En Marche !. Parallèlement, j’ai développé des liens avec des élus et citoyens grâce à des réunions publiques. L’idée était de prendre un sujet, de faire témoigner un collègue ou Ministre et de l’illustrer avec des exemples locaux. Sur le sujet de la santé, j’ai fait venir Stéphanie Rist Rapporteure de la loi de financement de la Sécurité sociale. J’avais, à cette occasion, fait témoigner un Professeur de l’Hôpital Beaujon de l’AP-HP à Clichy et un médecin de ville de Levallois pour étudier comment tisser et déployer les liens entre l’hôpital et la médecine de ville. Également pour la transition écologique, Brune Poirson était venue et avait rencontré une association qui, sur le territoire, répare des vélos, une autre qui plante des fraises au-dessus du So Ouest ou Awake, alors installée à Clichy, qui fabrique des montres à partir de filets de pêche recyclés.

Pouvez-vous nous en dire plus sur ce Conseil de circonscription ?

Il sera composé d’élus, de représentants d’associations et de citoyens. Je suis en train de réfléchir à son mode de fonctionnement et à la fréquence des rendez-vous. Je rencontre beaucoup plus d’enthousiasme qu’il y a 5 ans, même avec des personnes non engagées politiquement. Des exemples locaux peuvent servir au niveau national sans entrer dans des guerres de clans et cela va se retrouver dans la façon de faire vivre le mandat au niveau national et de faire dialoguer les deux villes.

Mon premier mandat m’a appris que rien ne se passe comme prévu, aussi bien pour le positif que pour le négatif. Les épreuves des Gilets jaunes et les crises sanitaires nous ont appris à rester humbles.

Propos recueillis par
Patricia de Figueirédo