Franck Papazian, Président du Who’s Who

(Groupe AdMedia – Stratégies, CB News,
Le Journal du Luxe)
Pourquoi avez-vous choisi, il y a maintenant 2 ans, de reprendre la tête du Who’s Who, cette Institution emblématique de la vie publique française ?
Parce que c’est une Institution remarquable qui, depuis plus de 70 ans, incarne les cercles de l’excellence… Lorsqu’en 2020, j’ai fait mon entrée au Who’s Who, c’est comme si l’on m’avait proposé la Légion d’honneur ! J’étais extrêmement flatté de faire partie des 20 000 qui font la France aujourd’hui à travers leur domaine d’activité et leur expertise. C’est pourquoi lorsqu’on m’a ensuite proposé de reprendre le Who’s Who, je n’ai pas hésité une seconde, d’autant plus que cela s’inscrivait dans le prolongement naturel de mon pôle média avec, notamment, Stratégies, CB News et Le Journal du Luxe. Je possédais déjà un Groupe d’excellence et d’influence, constitué de supports leaders qui, tous, s’adressent à des dirigeants, des décideurs et des personnalités CSP+. Plusieurs centaines de milliers d’entre eux sont abonnés à nos médias et les suivent. L’inscription du Who’s Who au sein de cette grande famille était donc tout à fait logique, cohérente et stratégique.
Vous succédez à Antoine Hébrard qui a façonné le Who’s Who pendant plus de 40 ans… Pensez-vous être parvenu à préserver l’ADN du Livre rouge malgré une approche viscéralement différente ?
Avant de me céder officiellement sa place, Antoine a voulu que je lui raconte les nouvelles pages de l’histoire que je souhaitais écrire pour le Who’s Who… Je lui ai donc confirmé que je le considérais comme le « réseau des réseaux », l’incarnation et le symbole de l’excellence française; qu’il avait pour vocation de donner un coup de projecteur sur tous celles et ceux qui portent haut les couleurs de cette excellence : des hommes ou des femmes, des Parisiens ou des personnalités en région, des jeunes en devenir, mais qui ont déjà marqué leur territoire ou des individus plus expérimentés. Je lui ai fait part ensuite de la stratégie qui était la mienne : ancrer l’image du Who’s Who en tant que « réseau des réseaux » et permettre à ces communautés-là de networker dans un cadre singulier. Je lui ai dit également que je souhaitais étendre le Who’s Who aux régions. Et, à la lumière de mes propositions, Antoine a bien compris que je m’inscrivais toujours dans l’ADN du Livre rouge et que l’approche que je comptais mettre en place consistait à le moderniser, à réveiller la belle endormie. J’ai donc veillé à conserver son identité, sa réputation, son image, sa notoriété, tout en apportant une nouvelle architecture à même de rassembler les excellences, de créer des modèles et des exemples à suivre. Aussi, pour répondre à votre question, j’estime avoir réussi à concilier tout à la fois tradition et innovation.
Les Who’s Who d’Or, Who’s Who Le Média, le Club Who’sWho, la Nuit de l’Excellence, les Dîners mensuels, les Apéros littéraires… Pourriez-vous revenir sur les différents axes de développement que vous avez mis en place ?

Parce que le Who’s Who est le « réseau des réseaux », nous avons décidé de créer un Club au sein duquel interagissent un certain nombre de personnalités françaises : hommes d’affaires, entrepreneurs, avocats, journalistes, artistes, scientifiques, médecins, etc. Cela a donc été le point de départ de nos Dîners mensuels pour lesquels nous avons placé la barre très haute, en invitant des personnalités de tout premier plan pour s’adresser à des personnalités de tout premier plan : les membres du Who’s Who.
Nous avons ensuite mis sur pied 4 grands événements par an. Nous avons lancé le premier « Baromètre de l’excellence », avec « La Nuit de l’Excellence », qui s’est déroulée le 29 septembre dernier à Paris. Opinionway a interrogé pas moins de 2 000 personnes, des C-Level, des membres du Who’s Who, mais aussi le grand public, sur des entreprises exceptionnelles, ce qui a permis d’établir à chaque fois un top 3 dans 12 verticales. Nous sommes donc dans ce que j’appellerai la cartographie de l’excellence française. Par ailleurs, le 17 novembre, se déroulera « Le Dîner des nouveaux entrants », une célébration qui met à l’honneur les 500 nouveaux membres du Who’s Who. 50 d’entre eux passeront la soirée avec nous. Le 2 février se tiendra un autre événement majeur, le « Grand Soir des femmes dirigeantes », qui placera sous les feux de la rampe celles qui tiennent les rênes de grands Groupes et de PME successfull. Le Who’s Who fait donc oeuvre utile en permettant aux femmes d’émerger. Et, plus largement, j’ai tenu à apporter ma pierre à l’édifice en plaçant les femmes, mais aussi la jeunesse et les régions au coeur de cette vieille Institution que je représente aujourd’hui. Nous allons également entamer au mois d’avril la 2ème édition des Who’s Who d’Or qui, dans diverses catégories, récompensera les personnalités qui auront marqué l’année 2025. 21 ont été distinguées l’an passé. Il y en aura une quinzaine cette année. Enfin, ainsi que je l’évoquais, nous allons nous développer en régions, avec, pour commencer, la Riviera française : Nice, Cannes et Monaco, avant d’entamer le second volet territorial axé sur Marseille.
En quoi cela consiste exactement ?…
Il s’agit de dénicher et de mettre en avant tout ce que les régions comptent de pépites d’excellence, d’entrepreneurs, d’inventeurs, d’artistes, de sportifs, d’hommes et de femmes d’affaires, etc. Il s’agira, là aussi, de mobiliser les intelligences et de favoriser le networking. Dans chacune des régions, on fera entrer un nombre significatif de nouveaux membres qui seront partie prenante de tout notre écosystème. Dès lors, la régionalisation du Who’s Who s’inscrit pleinement au coeur de notre stratégie. Nous avons pour objectif 2 régions par an a minima dans les 5 prochaines années.
Vous avez aussi créé un Prix littéraire…
Oui, tout à fait ! C’est la deuxième édition cette année… Nous organisons également des soirées littéraires parce que le Who’s Who, c’est aussi la culture. Quoi de mieux que d’écouter un auteur, d’échanger avec lui, de partager une dimension intellectuelle le temps d’une soirée…
Pensez-vous avoir atteint les objectifs que vous vous étiez fixés lors de l’acquisition du Who’sWho en 2023 ?
Les objectifs sont atteints à partir du moment où l’on a établi cette stratégie « event média » à travers le Club, les grands Dîners de personnalités, le Prix littéraire, la régionalisation, le Média. Tous nos projets 2024-2025 étaient d’ores et déjà en place lors de notre soirée de lancement en novembre 2023. Nous venions de reprendre le Who’s Who et nous avions choisi de marquer l’année par un événement grandiose pour ses 70 ans. Cette soirée a donné le coup d’envoi de notre stratégie. Une stratégie qui, depuis, a largement porté ses fruits !
Vous indiquez que le Who’s Who se présente aujourd’hui comme le « réseau des réseaux ». Comment a évolué la notion d’influence en France et qui, selon vous, détient réellement l’influence en 2025 ?
L’influence doit être appréhendée de manière positive. Et à partir du moment où elle a pour but de mettre en exergue les notions d’excellence et de réussite, cela ne peut être que constructif ! D’ailleurs, le Who’s Who n’est que du positif. Il incarne l’excellence française dans tous les domaines et c’est précisément cela que l’on cherche à valoriser. Un Groupe d’influence s’adresse à des décideurs, dont les abonnés, les lecteurs, les auditeurs, les téléspectateurs sont à proprement parler eux aussi des personnes d’influence. Or, on est destinés, précisément, à cette cible-là. Ils sont des leaders d’opinion, ils font l’opinion et ils influencent positivement. Aussi, les formats que nous conjuguons dans notre média ou nos événements sont toujours motivés par la transmission de l’excellence. Nous ne sommes pas dans la critique, dans la dévalorisation, dans l’auto-flagellation. Donc pour répondre à votre question, l’influence, c’est nous ! Nous sommes l’influence positive. Notre credo est de raconter les histoires de cette France qui réussit, de ces femmes, de ces hommes, de ces jeunes, de ces Parisiens, de ces personnalités exceptionnelles ! Il y a une excellence française. Notre mission est de la valoriser.

Aujourd’hui, la question de la représentativité est centrale… Comment veillez-vous à ce que le Who’s Who reflète la diversité des élites françaises au sens large ?
Notre équipe de biographes source les profils tous les jours. Ils évaluent de manière collective le nombre de personnes susceptibles d’entrer en tenant compte de cette diversité que vous évoquez. Notre autre mission consiste également à dénicher celles et ceux qui restent dans l’ombre, sans visibilité aucune, mais qui méritent pourtant de briller, car on s’est rendus compte que ces personnalités restées discrètes ont aussi beaucoup à raconter et à transmettre.
Vous êtes né à Paris, un demi-siècle après le génocide arménien. Diriger le Who’s Who est-il finalement une manière de réparer ou de rendre visibles ceux que l’Histoire aurait pu ou pourrait effacer ?
Mes grands-parents sont arrivés après le génocide arménien, dans des conditions effrayantes, après avoir laissé sur place une très grande partie de leur famille. Accueillis par la France, leur principale motivation était de remercier ce pays. Et pour eux, remercier la France, c’était éduquer leurs enfants et petits-enfants en français, dans le respect des règles et des principes de la République avec, toujours, cette volonté, chevillée au corps, de mettre en avant la valeur travail. Parce que nous sommes issus d’une communauté étrangère, nous nous devions de travailler encore plus que les autres pour être reconnus aussi bien que les autres. Dès lors, pour les miens, le travail était une valeur cardinale. Et l’image que l’on pouvait laisser dans la société était aussi extrêmement importante. Pour remercier la France, il fallait donc respecter ces règles, participer activement à la construction du pays à travers nos études, nos métiers, notre investissement. J’ai alors grandi avec l’idée qu’il faut se battre pour réussir. J’ai bâti ma vie professionnelle avec cette idée là. Et je pense que le fait d’avoir créé en 2002 un Groupe comme Media School n’est pas neutre non plus… 15 marques école, près de 10 000 élèves dans 19 villes. Organiser la transmission, permettre à des jeunes d’avoir un métier et de réussir… L’acquisition des médias ensuite, avec Stratégies, CB News, Le Journal du Luxe et le Who’s Who est aussi une autre manière de mettre ces jeunes-là en lumière, de créer des réseaux autour d’eux et pour eux. Tout cela est assez cohérent finalement. Je suis issu d’un peuple qui a été génocidé. Peut-être y a t-il un lien en effet ?… Quoi qu’il en soit, je considère que l’on doit se donner les moyens de réussir, décider dès maintenant où l’on sera dans 5 ans, 10 ans, 15 ans. On ne doit pas laisser la vie choisir pour nous.
Souhaitez-vous adresser un message à la classe politique française par l’intermédiaire du Journal du Parlement ?
Nous, entrepreneurs, subissons la situation actuelle et devons continuer à créer de l’emploi et de la richesse, sans aucune visibilité ! Comment tenir le gouvernail quand on ne sait pas de quoi l’avenir sera fait ? Il va falloir mettre en place des coalitions, s’entendre et faire des compromis. Il va falloir accepter, discuter et mobiliser l’intelligence collective. A l’heure du numérique et de l’IA, il est essentiel de revoir notre approche et de se recentrer sur la constitution d’une véritable Union nationale repensée autour de la valeur travail !
Propos recueillis par
Pauline Wirth du Verger
