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Henri Cuq
Henri CuqMinistre délégué
aux Relations avec le Parlement

« Être le Ministre de tous les Parlementaires, au-delà des étiquettes politiques »

Le 1er avril dernier, le Président de la république a renouvelé sa confiance au Premier Ministre, marquant fermement son refus du recul et du déclin. À cette occasion, le Président a rappelé le cap du gouvernement, en soulignant les objectifs essentiels qui doivent présider à ses actions : emploi, justice sociale et croissance. Le gouvernement a décidé de se donner les moyens d’atteindre rapidement ces objectifs, dès cette fin de cession parlementaire, afin d’initier sans attendre les changements que les Français attendent.

En ce qui concerne les mesures en faveur de l’emploi, le gouvernement a choisi de traiter tous les aspects du problème : promotion de la formation professionnelle, maintien en France de grands pôles industriels, ou encore soutien de l’activité grâce à l’augmentation du SMIC de 5% dès juillet. À cette occasion, les « sous-SMIC » socialistes disparaîtront enfin, grâce à une revalorisation légitime et très attendue des plus bas salaires.

Le gouvernement est également déterminé à lutter pour une meilleure justice sociale. Ainsi, une initiative globale et ambitieuse de refondation de notre système d’assurance maladie devrait être débattue devant l’Assemblée Nationale en session extraordinaire. L’opposition a laissé comprendre qu’elle préférerait laisser le système sombrer, plutôt que d’assumer sa propre incapacité à agir et à proposer des solutions. Mais nous refusons de laisser péricliter, par lâcheté ou par  démagogie, un système qui incarne pour tant de Français l’essence même de notre pacte social et républicain. Il s’agit donc, pour nous, de donner un second souffle à l’assurance maladie, asphyxiée par de trop longues années d’attentisme.

Enfin, le gouvernement s’est donné les moyens de soutenir la croissance. Par exemple, les donations familiales seront encouragées afin d’accélérer la transmission du pouvoir d’achat vers les plus jeunes. Cette mesure, favorable à la croissance, manifeste également des vertus de solidarité inter-générationnelle qui tiennent à cœur à beaucoup de Français. Car la croissance, l’emploi et la justice sociale ne sont pas antinomiques. Bien au contraire.

Dans cette perspective et en tant que Ministre aux Relations avec le Parlement, ma fonction est celle d’un intermédiaire. Je souhaite faciliter la concertation entre le gouvernement et le Parlement, afin que ce dernier soit écouté et que son travail soit pris en compte. Il faut aider les Français, mais aussi parfois le gouvernement, à bien mesurer l’apport parlementaire à notre vie politique. Élu local moi aussi, je sais comme vous que l’expérience que chacun acquiert sur le terrain est une force pour notre démocratie. Je sais également que la majorité sera d’autant plus unie et soudée qu’elle sera écoutée.

Le Premier Ministre, lui aussi, connaît les réalités locales. C’est pourquoi il a souhaité que les parlementaires soient associés plus étroitement au travail législatif, en ces temps de réformes et d’initiatives, durant lesquels la réflexion de chacun peut se révéler un véritable atout pour la France. Cette interaction positive commence à donner ses fruits, en conduisant à amender certains textes, sans les bloquer. Nous souhaitons pérenniser ce processus fructueux.

Enfin, Ministre aux Relations avec le Parlement, je souhaite être le Ministre de tous les parlementaires, au-delà des étiquettes politiques. Dans le respect scrupuleux de nos institutions et dans un souci d’ouverture, je souhaite que la discussion parlementaire permette non seulement l’échange entre la majorité et l’opposition. Ce dialogue, ces affrontements il ne faut pas les craindre : ils sont au fondement de notre démocratie.

Henri Cuq,
Ministre délégué aux Relations avec le Parlement

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