par S.E.Raphaël Morav, Ambassadeur d’Israël en France.
La Knesset, le Parlement monocaméral de l’État d’Israël, siégeant à Jérusalem.
©Beny Shlevich
Dans le Parc national d’Achziv, en Israël…
©Érez Ashkenazi
La période, qui a succédé au 7 octobre, nous a amené à découvrir qu’une autre guerre aussi s’impose à nous : une guerre médiatique et asymétrique règne, avec l’omniprésence des assertions du Hamas, déversées sur tous les écrans du monde.
D’un côté, il y a le Hamas : organisation radicale, terroriste par nature, qui manipule les faits. D’un autre, il y a la presse, libre et indépendante, qui relaie la propagande de celui-ci. Pourquoi ?
Si l’opinion publique identifie clairement la nature terroriste des régimes islamistes comme ceux des talibans ou de l’État islamique, elle semble percevoir aujourd’hui encore le terrorisme du Hamas comme l’expression d’un mouvement national. La différence entre la volonté nationale arabe et palestinienne et l’islamisme du Hamas n’est pas bien comprise en France. Pourtant, elle est simple. D’un côté, la volonté d’avoir un État, d’un autre, celle d’anéantir tous les juifs.
Le Hamas a un contrôle quasi-total de la bande de Gaza. Ce contrôle pèse aussi sur le travail des journalistes de ce territoire, soumis à la communication du Hamas. Durant les différents reportages étrangers réalisés à Gaza à partir de 2007, le Hamas a exercé des menaces sur les “fixeurs”, qui travaillaient pour les équipes internationales, afin d’obtenir une image positive de sa gouvernance.
En témoignent ainsi d’anciens correspondants comme Frédéric Métézeau le 10 octobre à la télévision française : “le fixeur-traducteur qui nous accompagne est pénalement responsable de ce que je vais publier. Donc vous imaginez le doigté avec lequel il faut écrire et parler du Hamas.” *
Il convient de rappeler que les Français font le distingo entre la “branche militaire” et la “branche politique” des groupes terroristes. En 2013, par exemple, la France a poussé l’Union Européenne à inscrire la branche militaire du Hezbollah sur la liste des organisations terroristes. Mais, conformément à cette perception, les Français dissocient donc la branche militaire de la formation politique du Hezbollah.
Cependant, le Hamas qui, depuis sa victoire aux élections législatives de 2006, assure le contrôle de la bande de Gaza, ne répond pas aux besoins de la population gazaouïe mais à ceux de sa propagande. C’est dans cette logique liberticide que le Hamas dirige un Ministère de la Santé. Ce Ministère s’occupe ainsi du décompte des victimes mais aussi “d’analyser” la provenance des tirs, de déterminer la responsabilité générale du Hamas et de légitimer le Hamas comme entité gouvernante car seuls les Gouvernements ont des Ministères.
Pour rappel, le traitement de l’explosion meurtrière survenue le 17 octobre à l’hôpital Al-Ahli, à Gaza en est un révélateur. Au lieu de faire preuve de plus de prudence dans la présentation initiale, les agences de presse et les médias ont diffusé la propagande du groupe terroriste Hamas, alors qu’on ne connaissait pas l’origine du tir qui avait touché l’hôpital Al-Ahli à Gaza.
Aussi, l’engagement du Hamas sur le chemin de la terreur était déjà annoncé dans sa charte fondatrice de 1988, antisémite et génocidaire. Là, le Hamas déclare : “Israël existera jusqu’à ce que l’Islam l’efface… et les rochers et les arbres crieront : ‘O musulman, il y a un juif se cachant derrière moi, viens le tuer”.
Que dire de plus ?
Le Hamas et le djihad islamique, soutenus et dirigés par les mollahs de Téhéran, ne cachent pas leur volonté de mettre notre pays à feu et à sang afin de le remplacer par un califat islamique.
Il faut être très clair : la mission des médias est d’informer et de dire la vérité. Celle d’Israël est de combattre le terrorisme, pas les Palestiniens. Il faudra le répéter.
Comme Israël, les médias mènent ici un combat existentiel : dire la vérité plutôt que relayer de fausses informations.
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