On croyait tous les connaître. Erreur ! Les candidats officiellement déclarés à la présidentielle sont aujourd’hui… plus d’une quarantaine ! Certains sont devenus des pros, d’autres visiblement moins, mais tous ont un point en commun. Ils sont d’accord avec le Général de Gaulle, lorsque celui disait dans son allocution du 20 septembre 1962 : « la clé de voûte de notre régime, c’est l’institution d’un Président de la République, désigné par la raison et le sentiment des Français pour être le Chef de l’Etat et le Guide de la France ». Revue de détail de ces candidats de l’ombre, dont certains peuvent faire sourire ou inquiéter…

Parmi eux il y a les pros :

François Asselineau : Président de l’UPR, qui se dit censuré par Yves Jégo et Arnaud Montebourg, car n’ayant pu participer aux assises du « Produire en France ». Il annonce 11.960 adhérents !

Jacques Cheminade : fondateur de Solidarité et Progrès. Un spécialiste, qui avait déjà recueilli 0,25% des voix au premier tour et qui se situe dans la mouvance Gaulliste de gauche, catégorie qui, depuis la disparition du regretté Roland Nungesser ne compte, sans doute à tort, plus guère de partisans…

Bastien Faudot : il est soutenu par un vrai parti politique, le MRC fondé par Chevènement. Il veut en effet être « une voix qui porte la Nation à gauche ».

Carl Lang : pour cet ancien frontiste, Marine Le Pen est trop à gauche. Il a récupéré nombre d’anciens soutiens de Jean-Marie Le Pen et donc entend incarner une alternative à l’extrême droite traditionnelle.

Gérard Schivardi : il assure : « c’est facile de relancer la France ! ». A déjà été candidat en 2007. Il est le Secrétaire du Parti National Ouvrier Indépendant qui dit compter 8.000 adhérents.

Oscar Temaru : ancien Président de la Polynésie française, veut se présenter pour obtenir une tribune permettant de mettre en lumière son projet… indépendantiste !

…et les autres :

Daniel Adam : slogan – le peuple Président, dehors les politicards et les parasites. Un esprit de concision à souligner.

Yves Bontaz : un industriel de Haute Savoie, entrepreneur dans le « décolletage ». On retiendra l’un de ses livres, paru en 2007, « Dehors les énarques, la société civile au pouvoir » , ce qui a, également, le mérite de la clarté.

Jacques Borie : un ex-PRG, restaurateur à Evry, qui, apparemment, préfère sa candidature à celle de Manuel Valls.

Ismael Boudjekada : le benjamin. Un (très) jeune franc-comtois de 19 ans, qui veut créer un revenu de base de 350 euros, modulable par la suite…

Il pense que les Français sont prêts à élire un musulman, oubliant au passage, sans doute, que la France est une République laïque… A été perquisitionné dans le cadre de l’État d’urgence.

Gérard Charollais : un écologiste, qui veut défendre la nature et le vivant en général. Nul doute que son nom prédestiné l’amène à se pencher sur le scandale des abattoirs, ce qui sera une très bonne chose.

Stéphane Guyot : ce fleuriste défend le vote blanc et il milite pour sa reconnaissance. Astucieux. Il pourra comptabiliser en sa faveur tous les votes blancs de la Présidentielle comme lui étant destiné.

Henri de Lesquen : fondateur de Radio Courtoisie. Veut détruire la Tour Eiffel et envisagerait l’annexion de la Belgique…

Jean Pierre Mélia : fondateur du Vrai Rassemblement, qui veut présenter un budget équilibré pour la France. Bravo ! C’est, d’ailleurs, la première fois qu’un ex de la télé-réalité (Pékin-Express) entend redresser le pays.

Alain Mourguy : il représente l’Union des Gens de Bon Sens. Hélas, ceux-ci étant, comme chacun sait, bien peu nombreux dans notre pays, on craint pour son avenir…

Paul Mumbach : le Président des Maires-ruraux se présente comme le candidat des Maires en colère. Il préside le Parti des Fédérés. Souhaitons lui simplement qu’il ne finisse pas dos au mur…

William Rouannet : il veut incarner « l’autre voie de l’écologie ». Juriste, ancien compagnon de route de NDA, publie un « Carnet de route de Will », aux éditions Espace Courrier.

David Safacorda : il veut redonner un cap à la France. C’est le seul candidat Bonapartiste. A été désigné par un Conseil National Bonapartiste. C’est « le signe d’un engagement d’une extrême modernité ».

Rafik Smati : sa ligne politique est originale : le réformisme conservateur ! Il revendique près de 21.000 soutiens et veut lancer l’euro-sud, grâce à la création d’une Union Latine, avec la France, l’Espagne, l’Italie et le Portugal.

Serge Tinland : se veut le porte-parole des petits, des obscurs, des sans-grades et sans-dents. Son Gouvernement sera constitué par candidature spontanée. Les responsables politiques ne sont pas la solution, ils sont le véritable problème : tout est dit. 

Par Olivier de Tilière